10 Décembre 2008
Reste que le poème symphonique Pelleas und Melisande, datant de 1902, n’est pas l’œuvre la plus indispensable du catalogue de Schönberg. D’une écriture très modulatoire et chromatique, elle laisse préfigurer la future évolution vers l’atonalité du compositeur, sans présenter en elle-même un intérêt majeur : encore largement romantique, elle souffre avant tout d’une longueur excessive – 40 minutes – qui en diminue considérablement l’attrait, alors que certains passages, pris séparément, sont sublimes. L’orchestration de Schönberg, s’affinera, elle, bien plus tard : ici, on est dans l’univers très chargé et pesant des Gurrelieder, sans l’aspect cristallin et diaphane de sa musique orchestrale plus tardive. Ceux qui préfèrent le Schönberg de la Nuit transfigurée à celui des Variations op.31 apprécieront, mais il n’est pas certain que l’œuvre, parfois émouvante, souvent bavarde, dans l’ensemble un peu terne et ennuyeuse malgré la beauté de l’écriture et le lyrisme mis en jeu, soit indispensable à une approche complète du style du compositeur ( Courtoisie Classiqueinfo)
“I composed the
Symphonic Poem "Pelleas and Melisande“ in 1902. It is inspired entirely by Maurice Maeterlinck's wonderful drama, I tried to mirror every detail of the work with only few omissions and slight
changes of the order of the scenes. Perhaps, as it frequently happens in music, there is more space devoted to the love scenes…The first performance, 1905 in Vienna, under my own direction,
provoked great riots among the audience and even critics. Reviews were unusually violent and one of the critics suggested putting me in an asylum and keeping music papers out of my reach. Only
six years later under Oscar Friend's direction it became a great success, and since that time, has not caused the anger of the audiences.”from: Arnold Schönberg : Self-Portrait. A collection of articles programe
notes and letters by the composer about his own works. Edited by
Nuria Schoenberg Nono. Pacific Palisades 1988, p.110-112
Programme musical à venir oblige, je me suis replongé ces derniers jours dans l'univers symboliste du PELLEAS ET MELISANDE de Maurice Maeterlinck. Claude Debussy a
utilisé le texte de cette très célèbre pièce de théâtre éponyme de son opéra pour le livret. Drame qui a également inspiré d'autres compositeurs, comme Arnold Schoenberg, Jean Sibelius
et Gabriel Fauré (comme le savent les fidèles lecteurs de ce carnet).
Maurice Polydore Marie Bernard Maeterlinck est un écrivain belge, francophone de Flandre. Il est né à Gand le 29 août 1862 et mort à Nice le 5 mai 1949. Poète, dramaturge et philosophe, il
reçoit en 1911 le prix Nobel de littérature.